Sequana 2016: un exercice qui reproduit, fictivement, la crue de la Seine de 1910

Banniere SequanaLe 7 mars prochain, la préfecture de police organise un exercice de gestion de crise de grande ampleur EU Sequana 2016, simulant une crue majeure en Ile-de-France. Un scénario, des exercices sur le terrain et des rendez-vous pour le public sont déjà prévus !

Cliquez sur la bannière ci-dessus pour visiter le site de la Préfecture de Police de Paris et trouver toutes les informations sur le scénario, les exercices, les enjeux, ….

Schématiquement, le scénario consiste à reproduire à l’identique l’évolution des débits de la Seine et de la Marne comme en 1910. Compte tenu des aménagements comme les grands lacs réservoirs qui, pour les mêmes débits, diminuent la hauteur de la crue d’environ 50cm, et des endiguements qui tendent à canaliser le fleuve et à exacerber les effets de la crue, une crue « type 1910 » amènerait la Seine à une hauteur d’eau de 8,10m en 2016 alors qu’elle a été de 8,62m en 1910, mesurée au pont d’Austerlitz.

Tout est expliqué sur le site de la Préfecture, les chaînes d’information ont même déjà créé les images des reportages sur Paris submergée mais qui flotte encore…

Image crue a CorbeilCe qui doit attirer notre attention, à nous les banlieusards, c’est que la Seine monterait aussi chez nous et beaucoup. La préfecture de Police a mis en ligne un simulateur des effets de la crue de 1910 sur les cartes de 2016 ou les photos aériennes de 2014.

Cliquer sur l’image pour l’utiliser.

Après avoir centré l’image sur la mairie de Corbeil, un clic de souris sur l’emplacement du parvis devant la mairie montre que l’eau atteindra la côte 37,74m. C’est à dire presque 1 mètre au dessus du sol.

Sur le Quai de l’Apport de Paris, dont la côte est affichée à 36m sur les cartes topographiques de l’IGN, il y aura donc presque 2 mètres d’eau au dessus de la chaussée. Autrement dit, le Siarce aura plus que les pieds dans l’eau.

Un peu plus loin sur le même quai, juste après la francilienne, il y a les stations d’épuration du Siarce et de l’agglo d’Evry. L’eau y monterait aussi haut. Le sol est, toujours selon l’IGN, à une altitude de 36 à 37m. Autrement dit, les 2 stations d’épuration seront envahies par un gros mètre d’eau. Fonctionneront elles encore? Ou faudra t-il que tout le bassin desservi, l’agglo d’Evry et la vallée de l’Essonne jusqu’à Ballancourt plus la plaine de Vert Le Grand, serre les fesses? La submersion avait duré une dizaine de jours en 1910.

En amont de Corbeil, il y a l’usine d’eau potable qui nous alimente. Elle ne serait pas inondée par une crue « type 1910 ». Mais l’eau de la Seine serait probablement si polluée par les effets de la crue en amont qu’on peut avoir un doute sur la qualité de l’eau qu’elle produirait. Il faut qu’elle continue à pousser de l’eau dans les châteaux d’eau, même si cette eau n’est pas potable, car la défense incendie en dépend. Mais est-ce que les communes, ou les syndicats intercommunaux à qui est transférée la compétence « distribution de l’eau potable », sauraient mettre en place une alternative avec des bouteilles, des bidons et des citernes pour les habitants, pour les écoles, les crèches, les maisons de retraite, les hôpitaux…?

Cet exercice est l’occasion de le vérifier mais à Paris seulement, alors que le scénario de la crue concerne un territoire bien plus vaste.

Autre effet de la crue: les RER C et D seraient interrompus. La crue « type 1910 » submerge en effet les voies juste au nord de la gare de Corbeil au moins, mais aussi aux abords de Villeneuve Triage, de Pompadour et dans tous les ouvrages souterrains dans cette partie de la ligne. Même si les installations souterraines à Paris sont murées et protégées, la ligne D serait noyée dans la banlieue en amont de Paris. Pour la ligne C, toute la ligne en aval de la gare d’Austerlitz serait impraticable.

Chez nous à Mennecy, pas de soucis. En temps normal, le niveau du bief de Mennecy est à 44m d’altitude, soit presque 6 mètres plus haut que les plus hautes eaux connues à Corbeil. Dans un scénario « type 1910 », il a été estimé que le niveau monterait de 50cm. Le PPRI de la vallée de l’Essonne a été conçu sur cette hypothèse. Aucune construction, du moins les « déclarées », n’est exposée au risque de submersion. La chaussée devant le restaurant de la Patte d’Oie est à 47m d’altitude. Sur les petits ponts d’Ormoy, la chaussée est à une altitude de 45m.

Image page rapport picardPour revivre la crise de 1910, vous pouvez consulter les pages du site de la DRIEE IdF consacrée à cette crue. C’est ce scénario qui sera reproduit dans notre environnement.

Cliquer sur l’image pour ouvrir la page

 

A propos Jean Féret

mel: jean.feret @ mennecy.net ... tel: 06 74 09 27 07
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