La rentrée est derrière nous, les élections des représentants des parents d’élèves arrivent. Nous mettrons bientôt les conseils d’écoles dans nos agendas et, aussitôt après, il faudra envoyer les prévisions d’effectifs à l’académie pour préparer le budget 2011 et, déjà, la rentrée de septembre 2011.

Aussi, voici quelques chiffres interessants à connaître pour éviter de reproduire les séances d’happening collectif autour des écoles et de classes menacées de fermeture.

A la préfecture de l’Essonne, nous avons à notre disposition les rapports annuels du Préfet sur les services de l’Etat en Essonne. Et nous pouvons y trouver le nombre d’élèves dans le 1er degré. Le rapport n’est pas précis, il n’indique pas s’il s’agit des élèves dans le public seulement, ou s’il y a aussi les élèves dans les écoles privées sous contrat, voire même les élèves handicapés. Dommage, mais ce n’est pas le plus important.

Ce qui est important, c’est d’observer que les effectifs sont passés par un creux pendant l’année 2007-2008 et qu’ils remontent. C’est une tendance qu’on retrouve dans tout le pays. Elle est expliquée par une remontée du nombre de naissances à partir de l’année 2000. C’est donc complètement prévisible, et connu depuis des années.

Rapports annuels du Préfet sur l’action de l’Etat en Essonne

Elèves dans le 1er degré (maternelles et primaires)
rentrée 2009: 131.645 
rentrée 2008: 130.394
rentrée 2007: 129.647
rentrée 2006: 130.296
rentrée 2005: 129.795

Evidemment, le rapport de l’année 2010 n’est pas encore écrit et pour connaître les effectifs de la rentrée 2010, il faut aller à l’académie de Versailles. On y trouve pas d’anciens chiffres, ni même de chiffres par départements. Seuls les totaux de l’académie de Versailles sont affichés, dans un guide publié moins d’1 semaine après la rentrée.

Académie de Versailles (Guide pratique de l’académie 2010-2011): 
Enseignants du 1er degré (écoles publiques + privées sous contrat): 32.231
Rentrée 2010: 601.883 élèves (public + sous contrat + élèves handicapés)

Enfin, puisqu’on cherche des chiffres, autant voir à l’INSEE et effectivement, on y trouve des informations vraiment pertinentes, avec pour seule faiblesse qu’elles s’arrêtent à 2008.
Les chiffres 2010 de l’académie sont cependant cohérents avec ceux de l’INSEE: 32.231 enseignants en septembre 2010, et 30145 en septembre 2008.

Comptablement, l’INSEE affiche des tableaux pour le pays entier, avec une dépense de l’Etat en 2008 s’élevant à 5620€/an et par élève du premier degré. 

Références et statistiques INSEE (chiffres de janvier 2010, publiés en septembre 2010) Essonne: 2015 enseignants en maternelle, 3477 en primaire et 1589 autres.
Dans l’Académie de Versailles en 2008: 8836 enseignants en maternelle, 14635 en primaire et 6674 « autres »

Dépenses de l’Etat par élève (élève 1er degré, comptes 2008): 5620€/an

A ces dépenses de l’Etat, il faut ajouter celles des communes. Les communes fournissent en effet le « gite » en construisant, en entretenant et en faisant fonctionner les écoles. Elles fournissent aussi tout le personnel non enseignant travaillant dans les écoles (à Mennecy 120 à 140 personnels « commune » pour 61 classes), elles subventionnenent, souvent, la restauration scolaire. Les communes achètent les manuels scolaires. L’énorme différence entre maternelle et primaire vient du salaire de l’ATSEM de chaque classe en maternelle.

Dépenses de Mennecy par élèves de primaire(comptes 2009)
Elève de maternelle: 1420€/an
Elève de primaire: 450€/an

Après cette avalanche de chiffres, voici ce que j’en retiens:

• Les effectifs remontent, chez les élèves comme chez les enseignants. On entend pourtant parler de fermetures de classes. Pourquoi?
• Dans l’académie de Versailles, 22% des enseignants n’enseignenent pas. Que font ils? Si on les supprime, qu’est-ce qui s’arrête?
• une classe de 30 élèves coûtait en 2008 près de 170.000€ à l’Etat. La seule dépense visible est le salaire de l’enseignant, soit 45.000€ au maximum. A quoi ont servi les 125.000€ dépensés pour cette classe mais ailleurs que dans cette classe?

La part de 22% d’enseignants qui n’enseignent pas ne peut pas expliquer que seules 26% des dépenses engagées par l’Etat pour chaque élève du 1er degré soient visibles dans la classe!

Les réponses à ces questions doivent être recherchées par les représentants des élus et des parents d’élèves, car il y a un enjeu gigantesque, tant par l’importance de l’éducation dans notre société et que celle des sommes qu’on sent pouvoir être mieux utilisées sans avoir à recourir, bètement, à des suppressions de postes d’enseignants qui enseignent.

Les représentants des parents d’élèves siègent au conseil départemental de l’education nationale et au conseil supérieur de l’éducation
Les élus peuvent d’adresser aux parlementaires, qui votent des budgets et contrôlent leurs exécutions.