Drole de nom, de quoi s’agit-il?
C’est une association syndicale autorisée qui regroupe tous les riverains de la rivière Essonne. Si l’eau est publique, les berges et le lit de la rivière sont privés. Les riverains ont l’obligation de les entretenir.
Ces riverains sont rassemblées dans une association dont l’objet est l’entretien de la rivière. Cette association est financée par une taxe, dûe par tous les riverains de la rivière. Elle est éligible à des subventions publiques, telles que celles de l’agence de l’eau ou du département. A ces 2 titres, elle doit fonctionner comme une personne publique et passer par les procédures des marchés publics pour faire travailler des entreprises pour le faucardage de la rivière ou le bucheronnage aux abords de la rivière.
Son financement est assuré essentiellement par la taxe dûe par les riverains: 0,55€/m linéaire de berge en amont de Ballancourt, 0,63€/m en aval de Ballancourt. Le lit de la rivière a une longueur de 63km, donc 126 km de berges. Le budget annuel de la commission évolue autour de 650.000€. Il y a 1300 riverains.
La commission fonctionne sous la tutelle du Préfet. C’est le Préfet qui nomme ses membres.
A part le passage des Francs aux Euros, il n’y a pas eu de changement dans le fonctionnement de cette commission depuis sa création, en 1896.
L’intérêt de l’existence de cette commission est le lien direct entre le riverain et l’entretien des berges. Si l’entretien de ces berges était assuré par un syndicat intercommunal (c’est le cas par exemple pour la Juine), il y aurait, entre le propriétaire de la berge et l’acteur de cette entretien, une commune membre du syndicat intercommunal.
Le fonctionnement de cette commission est léger. Ses membres sont bénévoles, elle n’a pas d’agents ou de salariés, elle achète du temps de secrétariat et de garde-rivière, à la commune de Ballancourt (le siège historique de cette commission) et au SIARCE.
Le SIARCE s’occupe donc des ouvrages hydrauliques, et de la gestion de la rivière et ses affluents (par exemple le PAPI et le PPRI) alors que la commission s’occupe des berges, du faucardage et de l’enlèvement des embâcles, voire de bucheronnage préventif.
Voici un document qui explique la fonction de cette commission, ici.
Et Mennecy dans tout cela?
La ville de Mennecy est un des 1300 riverains, avec un petit kilomètre de berges près de l’étang de la Patte d’Oie. C’est une contribution de 600€/an à cette commission. La commission invite toutes les communes riveraines à ses réunions et leur diffuse ses compte-rendus. Ces réunions, bihebdomadaires de mai à octobre, permettrent de suivre la progression de l’entretien annuel (faucardage et fauchage), de mettre au point les détails, voire de lancer un chantier exceptionnel.
Ainsi, pendant l’hiver 2008-2009, la commission a financé l’abattage préventif de quelques arbres menaçants autour de l’étang de la Patte d’oie, et la ville a profité de la présence de l’entreprise mandatée par la commission pour ajouter quelques arbres menaçants supplémentaires, en dehors du périmètre d’intervention de la commission, mais dans des terrains trop mous pour être travaillés par une entreprise ordinaire. Ces travaux de bucheronnage passent à peu près tous les 5 ans aux mêmes endroits sur les 63 km de rivière.
En 2010, la commission fera passer le faucardage dans le bief de Mennecy à la fin du mois de septembre. Deux embâcles sur la petite Essonne seront retirés. Des repérages ont été faits cette semaine pour évaluer les réparations à faire sur les passerelles autour de l’étang de la Patte d’Oie, éventuellement avec un réhaussement de l’une d’entre elles pour permettre à des embarcations d’y pénétrer. L’exhutoire de l’étang de la Patte d’Oie va aussi faire l’objet d’une étude pour le rétablir dans sa fonction.
Voilà une rapide présentation d’un organe stratégique pour notre territoire, un organe qui n’a plus à prouver son utilité car il suffit de se rappeler qu’il fonctionne depuis 114 ans. Et la rivière, quasiment entièrement artificiallisée par les ouvrages des moulins, impose un entretien récurrent. C’est pourquoi les relations avec la « génération durable » qui promeut la préservation des espaces « naturels » est délicate, tant les différences de culture entre ces deux milieux sont immenses.
Côté commission, nous avons des « anciens », pétris par l’âge et l’expérience, qui connaissent chaque recoin, chaque fossé et qui suivent la vie de la rivière avec amour et passion. Ils connaissent aussi tous les riverains, personnellement.
Côté « durable », c’est à dire les espaces naturels sensibles du conseil général ou la direction de l’environnement de la préfecture, nous avons des gens plus bureaucrates, aujourd’hui en Essonne et demain ailleurs, et assis sur une connaissance plus académique, certes, mais plus lointaine du terrain. Les relations avec les riverains de la rivière sont essentiellement épistolaires, dans un langage et avec des usages administratifs….
La propriété du sol – berges ou lit de la riviière – et le statut public de l’eau imposent une collaboration et elle existe, heureusement.








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