Eh oui, le parc de Villeroy est soumis au régime forestier. 88 hectares parmi les 110 du parc sont soumis à ce régime.
Le régime forestier, c’est un ensemble de règles de gestion du patrimoine forestier, qu’il soit privé ou public, dans l’intérêt général. Cet intérêt n’a pas toujours été le même, et si Colbert faisait planter des forêts de chênes pour que la marine française ait les meilleurs bateaux 300 ans plus tard, nous avons maintenant des chênes tricentenaires « intergénérationnels », acteurs de la biodiversité et d’une politique de développement durable. Colbert n’avait pas osé le dire mais il l’a fait, et nous avons à continuer dans le même esprit, même si le language a évolué.
Le régime forestier a été créé en 1669 par Colbert. Sa dernière réforme date de 2006, la prochaine étape qu’il franchira est en 2011, avec un renouvellement de la convention entre l’Etat et l’Office National des Forêts, l’ONF.
L’ONF a édité un guide de l’élu forestier sur son site internet, je vous conseille de le lire. C’est un morceau, 92 pages, mais cela en vaut la peine.
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La ville de Mennecy a signé une convention d’aménagement forestier (Attention: 16 Moctets) avec l’ONF, le 30 mai 2002, pour la période 2000-2019. Cette convention avait été rédigée alors avec un objectif de production de bois, essentiellement de bois pour le sciage. En établissant une prévision estimée modeste à 2,44m3/ha/an, pour 88 ha, il avait été prévu alors d’extraire 215 stères de bois chaque année. Ce chiffre est inférieur à la production biologique du parc et permettait de disposer d’un capital « bois » à la sortie du plan, en 2020, supérieur à celui de 2000, tout en ayant produit 49 stères/ha, soit un total de 4300 stères.
Dans ce programme, 10% de la surface de la forêt devait être renouvelée à neuf. C’est une surface de 8,8 hectares. Si elle était d’une seule pièce et carrée, c’est un carré de 300m de côté.
Dans les faits, il a été coupé à peine 150 m3/an depuis 2000. Le programme d’entretien est donc très en retard sur le plan initial. Nous avons cependant exprimé la volonté de modifier les objectifs de ce plan, pour que l’entretien de la forêt soit conçu pour un parc à vocation détente et loisirs, quasiment intégré à une ville, plutôt que de maintenir un objectif de production de grumes qui, inévitablement, amènera à la circulation d’engins forestiers dans des allées, qui seront alors ravagées pour les piétons, amènera à la création d’une aire de stockage et de chargement des grumes, où circuleraient des camions, …
L’ONF est tout à fait en accord avec ce changement d’objectif, il suffit maintenant de le formaliser dans un avenant au programme signé en 2002.
Par ailleurs, beaucoup de Menneçois avaient été surpris par l’importance des coupes à l’entrée du parc pendant le dernier hiver. Ils ont raison, le travail de l’hiver dernier n’a pas été conforme aux martelages de l’ONF. Ces martelages, faits 3 années plus tôt, n’étaient plus très visibles. Il a été convenu cette année de faire le martelage chaque année, à l’automne. Le travail a faire est alors facile à estimer. Les décisions sur le travail à faire, interne ou externe et la procédure de vente du bois sont prises au moment de l’élaboration du budget de l’année suivante, donc au bon moment. Jusqu’à présent, l’ONF passait au printemps et malheureusement juste après le vote du budget de la ville!
Et puisqu’on parle d’argent, il faut savoir que l’ONF est une administration qui fonctionne avec un budget fourni à 85% par l’Etat. Les 15% restants sont fournis par un prélèvement de 12,5% sur toutes les ventes des produits des forêts sous régime forestier.
Et, pour finir, voici un lien vers un article du journal Historia sur l’origine de ce droit forestier. Vous y découvrirez, tout à la fin, la motivation profonde qui a amené cette réglementation: la domination de l’esprit sur la nature, dont l’expression est matérialisée par Le Nôtre à cette époque.








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