Vous avez déjà entendu parler du projet de dépôt d’hydrocarbures porté par la filiale du groupe Bolloré à Cerny. La société SFDM (Société Française Donges Metz). J’en ai parlé sur ce blog, le 21 avril, le 4 mai et le 22 mai. Il s’agit de beaucoup de camions, beaucoup trop de camions pour un réseau routier qui n’est pas conçu pour ce trafic, et surtout une urbanisation autour de ce réseau qui n’a jamais prévu de savoir se préserver des risques inhérents à cette activité.
Mais ce n’est pas fini, et même pas du tout. J’ai en effet découvert tout à fait par hasard que le transport du sable de Fontainebleau extrait des carrières dans le triangle Maisse – Malesherbes – Larchant pourrait être fait par camions!
Voici les carrières:
Maisse
Avec La Chapelle La Reine et Larchant à l’horizon. Malesherbes est à droite au delà de cette image.

La Chapelle La Reine et Larchant
Maisse est en haut à gauche de cette image. Mennecy en haut à droite.

Malesherbes
En fait, c’est près de Malesherbes, mais le nom du lieu est Roncevaux.

L’activité de ces carrières est analysée sur ce document de la DRIRE. Ces sites produisent 400.000 tonnes/an de sable siliceux, essentiellement destinés à l’industrie du verre mais aussi à l’électrométallurgie, la fonderie, les abrasifs. Il n’y a pas d’alternative à l’utilisation de cette ressource, pas même le recyclage, et il n’y a qu’un seul autre gisement comparable en Europe. Il est en Belgique. Une partie de cette production est transportée en camion, de Larchant vers Nemours. Mais l’essentiel est transporté par voie ferrée, au départ de Malesherbes. Et nous voyons passer un train chaque jour dans chaque sens. Chaque train transporte 1000 tonnes de sable à destination de la Belgique, de la région Rhône Alpes et de l’Italie.
J’ai découvert, tout à fait par hasard, qu’il est question de remplacer les trains par des camions. Les camions transporteraient le sable jusqu’à la Seine pour charger des péniches. En comptant 250 jours d’activité par an et en estimant à 300.000 tonnes/an le sable transporté par cette filière, on arrive à 48 camions par jour et dans chaque sens sur le RD191 et le RD153 (pour rejoindre la Seine, il faut franchir l’Essonne par le RD153 pour éviter d’avoir à traverser le centre ville de Corbeil). La question se pose car les 2 industriels qui exploitent ces carrières négocient avec des entreprises de transport, ferroviaires et routiers. Côté ferroviaire, il y a fret SNCF mais aussi d’autres opérateurs, comme EWS qu’on voit très souvent sur la ligne Corbeil Malesherbes, avec des locomotives diesel britanniques. Mais pour tous ces opérateurs ferroviaires, le prix du péage demandé par RFF, le propriétaire des rails, devient si important que la route redevient concurrentielle. C’est un compromis qui ignore, cependant, le coût de l’insécurité du transport routier.
Evidemment, toutes les études sur le projet SFDM ou sur la déviation du PN19 ignorent l’éventualité de l’arrivée de ce flot de camions supplémentaires. En fait, chaque projet, SFDM, déviation du PN19 ou transport du sable, a sa vie autonome et ignore les autres projets.
Je n’ai toujours pas fini!
Il y a aussi le projet de la ZAC des Haies Blanches, la zone logistique en construction au Coudray Montceaux, entre Ormoy et l’usine Altis.

Pour le moment, seule la première tranche est en construction. Mais une seconde tranche est déjà lancée et viendra très rapidement terminer le projet. Une fois les 2 tranches terminées et en imaginant la végétation avoir un peu poussé:

Aujourd’hui, seul le bâtiment de droite a été construit.
La société Norbert d’Entressangle a déjà annoncé son installation dans le premier bâtiment. Il y aura des camions, beaucoup de camions, et même beaucoup trop de camions. Une partie circulera de et vers l’A10 et empruntera le RD191. Voir l’article de Essonne Info.

Encore une fois sans qu’une seule étude évalue sérieusement l’impact de cette circulation sur le réseau. Et surtout sans même chercher s’il existe d’autres projets concurrents pour l’utilisation du réseau routier. C’est dommage, car il est clair que ca ne fonctionnera pas.
Sur une RD191 complètement inadaptée, nous voyons donc un trafic évalué à 20.000 véhicules/jour à Mennecy pour le trafic habituel, dans lequel on ajoute jusqu’à 200 à 250 camions par jour dans chaque sens dans une dizaine d’année avec SFDM, jusqu’à 50 camions/jour dans chaque sens pour le sable, et encore les camions de la ZAC des haies blanches, donc le nombre total n’est même pas connu tant les études sur la 2ème tranche sont peu avancées.








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