Toyota paye des plants d’arbres dans une école, le concessionnaire local assiste à la présentation, avec un journaliste, et le réseau de vente national communique sur « une hybride = un arbre planté ».
Si le concessionnaire Citroën local propose le même type d’action pour faire la promotion des véhicules hybrides qu’il vend, au nom de quoi pourrions nous maintenant le lui refuser?
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Tout le monde connaît la MAIF et ses actions de prévention dans les écoles. Mais le commerce n’est pas loin, quand on découvre toute la palette des services vendus par la MAIF et en particulier ceux liés à l’activité d’une école, que l’on soit enseignant ou élu dans une collectivité locale
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Si Groupama ou Allianz demandent à faire le même type d’opérations dans les mêmes écoles, pour quel motif pourrait on refuser?
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Là, ce sont les partenaires de l’association « Le festival du Livre ». Cette association est le faux nez des éditeurs qui arrivent à ouvrir un magasin dans les écoles publiques.
Imaginons maintenant qu’un des libraires de la ville souhaite faire la même action en prolongeant sa vitrine, à la veille des fêtes de Noël et quand les gens achètent des livres à offrir, en installant un étal dans chacune des écoles de la ville. Pourrions nous le refuser?
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Ajoutons encore les visites très régulières des commerciaux des éditeurs de livres scolaires ou de fournitures scolaires, et vous comprendrez mon malaise grandissant en découvrant que l’école est devenu un territoire ouvert au commerce. Pourquoi pas si ce territoire est ouvert à tous. Mais dans l’état, avec l’usage de fondations ou d’associations qui servent d’écrans pour masquer le caractère commercial de ces actions, je pense que c’est malsain.
C’est malsain car il y a des règles pour dépenser de l’argent public. Ces règles imposent la transparence et garantissent l’égalité d’accès à la commande publique pour toutes les entreprises. Elles servent aussi à tendre vers l’efficacité et l’efficience, au nom de l’intérêt général.
On peut aussi s’interroger sur la substance du message délivré aux enfants. Un véhicule hybride fabriqué au Japon serait ainsi plus vertueux qu’un véhicule fabriqué en France pour rouler au gaz… naturel. La MAIF enseigne, depuis des années, la circulation sur des parcours sans trottoirs où les piétons n’ont pas de place. Imaginez les ravages dans les esprits de ces enfants devenus des adultes avec permis de conduire des vraies voitures….
Enfin, quand ce n’est pas de l’argent public qui est dépensé, mais celui des parents, alors il est inquiétant de voir cet argent à l’intérieur de l’enceinte d’une école publique et gratuite, qui propose le même service à tout le public. La ville s’est engagée dans un contrat de mixité sociale, cosigné avec l’Etat. Des efforts sont faits pour appliquer cette mixité dans les écoles où il n’y en avait pas et cela commence à se voir. Mais il faut admettre que de la vente privée dans l’école, à travers le regard d’un élève de cette école issu d’une famille défavorisée, sera perçue comme une inégalité dans une école où, en théorie, cela ne devrait pas se produire.